Dans une "Note d'analyse" présentée le 3 septembre 2012 - et doublée d'un rapport détaillé de 200 pages -, le Centre d'analyse stratégique (CAS) se penche sur une question encore assez peu abordée dans ce type d'enceinte : "Aider les parents à être parents - Le soutien à la parentalité, une perspective internationale". L'ambition de ce document est double. D'une part, "éclairer la réflexion française par une approche historique et internationale". D'autre part, mettre en valeur "des expériences et des pratiques prometteuses", en présentant plus de 50 actions originales de soutien à la parentalité.
L'étude comparative montre que le soutien à la parentalité est mis en œuvre dans la grande majorité des pays de l'OCDE, même si le champ couvert varie sensiblement d'un Etat à l'autre. Cette question constitue même une préoccupation croissante, y compris dans les pays les plus libéraux comme les Etats-Unis, l'Australie ou le Royaume-Uni. Cet investissement accru dans le soutien à la parentalité s'explique par plusieurs raisons : l'évolution des structures familiales (et notamment le poids fortement croissant des familles monoparentales et des familles recomposées) et celle du statut de l'enfant, la logique d'investissement social ou encore les recherches mettant en évidence les effets positifs des actions de soutien à la parentalité.
La France a suivi cette tendance, avec en particulier la création des réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (REAAP), le développement de la médiation familiale et des espaces de rencontre pour apaiser les conflits intrafamiliaux, l'accompagnement des enfants et de leur famille dans le parcours scolaire (contrat local d'accompagnement à la scolarité) ou encore la mise en place des points info famille (PIF). Selon un rapport de 2009 de la Cour des comptes, la France consacre environ 150 millions d'euros par an au soutien à la parentalité. Les CAF en financent 50%, les reste se répartissant entre l'Etat et les collectivités territoriales.
Des recommandations pour faire évoluer le dispositif
Tirant les leçons de ces comparaisons internationales, le CAS formule plusieurs recommandations pour l'évolution du dispositif. Tout d'abord, il convient de proposer des services aux finalités et aux modalités d'intervention variées, avec pour objectifs d'agir sur le comportement, le bien-être et les connaissances des enfants et des parents et d'améliorer la communication entre eux. Cette diversification de l'offre est indispensable pour répondre à la grande hétérogénéité des publics et des situations. Ceci suppose notamment de proposer des programmes de soutien adaptés à tous les parents et de prendre en compte la culture d'origine de ces derniers. En outre, les programmes doivent tenir compte de certains aspects spécifiques, comme le soutien aux parents d'adolescents, aux familles monoparentales ou aux pères. L'accès effectif à ces services de tous les parents concernés suppose par ailleurs un important effort d'information, visant notamment à expliquer et banaliser ce type d'action, afin d'éviter le risque de stigmatisation (programmes pour "mauvais parents"). Cette "banalisation" passe aussi par le développement d'actions de soutien à la parentalité dans des lieux déjà fréquentés par les parents, comme les crèches ou les établissements scolaires. Enfin, et plus classiquement, le CAS préconise une meilleure évaluation des actions de soutien à la parentalité.
Toutes ces orientations sont assorties de 50 exemples détaillés d'expériences et d'actions étrangères, avec la présentation d'un certain nombre d'initiatives innovantes qui ne manqueront pas d'intéresser les acteurs français du soutien à la parentalité.
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